DUPONT LAJOIE - (1975 - Yves Boisset - Jean Carmet - Pierre Tornade - Jean-Pierre Marielle - Racisme)

Dupont Lajoie

Réalisateur:

Stars: , , , , , , , , , ,


Un cafetier, Georges Lajoie, sa femme et son fils partent comme tous les étés en vacances dans un camping du Midi, où ils retrouvent les mêmes habitués. Mais cette année, un chantier employant des immigrés jouxte le camping...

Critique: Hallucinant drame social sur le français moyen, raciste, lâche, malhonnête, vantard...et pire encore. Boisset confronte les "bons français" et les "sales arabes", un slogan semblant bien fédérateur chez la plupart de ces campeurs ou même de ces policiers. Boisset surprend également son film comme une comédie ironique, glissant petit à petit vers le drame et le malaise. La charge est cinglante et grinçante, avec une acidité qui fait froid dans le dos et qui en vieillissant se révèle de plus en plus implacable. 

Bande Annonce
Musique
 
 L'histoire est inspirée de plusieurs faits divers ayant eu lieu à Marseille au début des années 70 et qui furent catalogués comme des meurtres racistes.

Comme d'habitude chez Boisset, le film a créé la polémique, et a été interdit aux moins de 13 ans. Il a également eu l'ingéniosité de diriger des acteurs à contre-courant, Jean Carmet, Pierre Tornade... A noter que le tournage a surtout eut lieu sur les plages de Fréjus dans le Var.

Yves Boisset a réalisé son premier film en 1968, la série B "Coplan sauve sa peau". Il va alors se spécialiser dans les pamphlets dénonçant les travers de la société française, renforçant son propos en adaptant le plus souvent de réels faits divers. Il charge ainsi la police dans "Un condé" en 1970, l'affaire Ben Barka dans "L'attentat" en 1972, les militaires sur le guerre d'Algérie dans "R.A.S." en 1973, le racisme dans ce "Dupont Lajoie", la corruption des politiques et de la justice dans "Le Juge Fayard dit le Shériff" en 1977, la pédophilie dans "La Femme Flic" en 1980, l'armée dans "Allons z'enfants" en 1981, la télé réalité dans "Le prix du danger" en 1983, les paysans rustres dans "Canicule" en 1984, les violences conjugales dans "Bleu comme l'enfer" en 1986. Après la défection du public pour les films engagés dans les années 80, Yves Boisset s'est peu à peu dirigé vers la télévision.

"Dupont Lajoie" fut le plus grand succès d'Yves Boisset avec 1,5 millions d'entrées en France. Le film a reçu l'Ours d'Argent au Festival de Berlin.

Commentaires

Articles les plus consultés